Extrait #6 

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L'heure avance et nous devons quitter le club. Je me sens un peu bizarre. Heureuse, combler, malgré cela je me sens aussi gêné et j’ai peur, peur d’avoir commis l’irréparable. Je dois me pincer pour être certaine d'être éveillée. J’ai hâte de parler avec mon mari, hâte qu'il me raconte comment il a vécu cette expérience. Je suis inquiète, et je dirais même un peu mal à l'aise. J’ai besoin de son approbation pour pouvoir continuer d’apprécier le moment et flotter sur mon petit nuage. J’ai un profond besoin d’être rassurée. Nous descendons au vestiaire pour mettre notre manteau tout en discutant avec Alexandre. Nous nous faisons la bise et nous sortons pour nous diriger vers nos voitures respectives. Nous avons tous les deux moi  et Jo, l’impression de nous sentir vivants à nouveau. Une impression de légèreté, comme si toute la vie était devant nous. J’y ai laissé mon cocon, le papillon est né et mes ailes se sont déployées. Je vole, je flotte, je suis sur un nuage arborant ma toute nouvelle coiffure de baise, les cheveux en bataille.

 

Il fait froid dans la voiture en petite tenue et le siège de cuir est glacé. J’ai une robe mi-cuisse, sans petite culotte, je ne pouvais pas la remettre parce qu’elle était trempée :

 

— Ma pauvre petite chatte sera gelée ! …

 

Mon homme et moi discutons de tous les détails de notre soirée pendant la route du retour à la maison. Il m'explique qu'il a vécu un mélange d'émotions soit d'excitation avec un soupçon de jalousie, il continue en disant qu’il était à l’aise avec cette aventure, que c'était une partie de son fantasme et que les circonstances faisaient, qu'il était en accord avec ce qui venait de se passer. Je suis rassurée, je peux continuer à savourer le moment. Nous discutons aussi de la règle que je m’étais imposée et que j’ai malheureusement failli. Je lui explique que c’est irréalisable pour moi de dissocier les deux. Embrasser et baiser ne vont pas l'un sans l’autre. Idéalement, il est préférable de ne pas trop s’imposer de limites, du moins, pour la première fois.

Ajustez-vous après la rencontre selon vos émotions, afin d’être prêt pour une prochaine belle soirée. Surtout, ne vous faites pas de reproche. En libertinage, il arrive que ce soit essai/erreur, nous ne pouvons pas connaître les émotions ressenties à l’avance tant que nous ne les avons pas vécues. Arrivés à la maison vers trois heures quinze minutes du matin, nous sommes encore sous l’effet de l’excitation. Nos hormones nous pressent de faire l’amour. Notre énergie sexuelle était, wow ! Tellement intense, comme à nos débuts.

 

Pendant les jours qui suivirent, j’étais constamment dans les nuages. Jo devait flotter également, parce qu’il venait de vivre enfin, un de ses fantasmes après tant d’années de patience. Sa tactique a été payante.  

— Ça y est ! Je suis malade ! Malade d'y retourner.

À la suite de cette aventure, nos comportements ont changé entre nous. Nous sommes devenus plus proches, comme au début de notre relation, semblable à deux jeunes amoureux complices. Nous étions sûrs de la braise ardente à l'égard de nos trente-trois ans de vie commune. L’amour était toujours présent et cette expérience a rallumé la flamme. Nous nous entendons qu'après tout ce temps, les frissons et papillons font moins partit de notre relation. Ce qui est tout à fait normal nonobstant, les liens profonds qui nous unissent.

 

Cette expérience a fait en sorte que notre communication a grandement changé, une communication plus sincère, sans gêne, sans tabou, sans peur du jugement. À vrai dire, cette expérience nous a rapprochées d'une façon telle, jamais vécue dans toutes les années passées ensemble. J'ai l'impression de m'être mise à nu pour la première fois devant mon amoureux. Cette fois, c’est mon âme que j’ai mise à nu.

 

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