Les reproches
Saviez vous qu’un reproche, est l’expression d’un besoin non-exprimé et non-comblé ?
Généralement, lorsque nous sommes insatisfaits, nous l’exprimons par des reproches :
« Tu ne passes jamais de temps avec moi », « tu ne sors jamais les poubelles »,
« Tu ne me fais jamais de cadeaux », « tu ne me prends jamais dans tes bras »
Le reproche nous maintient dans un état d’insatisfaction et dans un cercle vicieux de dépendance et de violence envers l’autre et envers soi.
Elles nous permettent de ne pas nous impliquer et de nous déresponsabiliser dans ce que nous ressentons, reportant la faute ou l’obligation sur l’autre.
Nous remettons en question l’autre en oubliant de nous remettre en question nous-même.
Le reproche dans le couple repose sur le fait qu’il doit y en avoir un qui a raison et un qui a tort, qu’il faut un dominant et un dominé.
Nous sommes dans un rapport de force et de pouvoir sur l’autre.
Nous pouvons aussi avoir l’habitude de nous les donner à nous même comme :
« Je dois être une femme dévouée et exemplaire à la maison pour le bien-être de ma famille. »
« Il faut que je sois forte sinon les autres vont me marcher dessus. »
Ici, on utilise les « je dois » et les « il faut » Il n’y a aucune joie à faire ce qu’ils font, nos croyances limitantes nous obligent parfois à vivre dans des circonstances qui ne nous conviennent pas, mais les émotions et comportements que la peur que ces croyances limitantes nous causes est pire que la réalité elle-même.
Souvent dans un reproche il y a des menaces envers notre partenaire, en lui annonçant un risque à venir. Nous limitons sa liberté de choix, nous entretenons sa dépendance et nous freinons sa prise d’initiative.
Quand nous utilisons le chantage, nous tentons d’imposer notre influence sur le comportement de notre partenaire, souvent avec l’aide d’une menace et d’un jugement.
Les menaces et les chantages sont des stratégies pour soumettre l’autre à nos ordres.
Nous sommes dans un rapport de dominant-dominé où l’un exerce son pouvoir sur l’autre et l’autre se soumet en acceptant le pouvoir du premier.
Par exemple :
« Si je découvrais que tu me trompes, je te massacrerai.
« Tu ne m’écoutes jamais, tu verras un jour tu n’auras plus personne à écouter. »
« Si tu ne m’aides pas à nettoyer la maison avant que ta famille arrive, je ne prépare rien à manger pour eux !
« Si tu n’es pas rentrée à la maison d’ici 20 minutes, tu vas voir ce qui va arriver. »
En utilisant la culpabilisation, nous laissons croire à notre partenaire qu’il est responsable de notre malaise et de notre souffrance.
Nous donnons ainsi la responsabilité de notre bien-être à notre partenaire, en nous déresponsabilisant par la même occasion de tous nos ressentis et réactions.
La culpabilisation va souvent avec un reproche et vise à changer le comportement de l’autre qui se sentira coupable du mal être de sa/son partenaire.
Par exemple :
« Ça ne te fait rien à toi que j’annule mon rendez-vous parce que tu as décidé d’inviter tes amis chez nous au dernier moment, ça se voit que ce n’est pas toi qui prépares tout !
Je sens que je ne suis pas loin de la dépression avec autant de stress que tu me donnes ! »
« Tu ne te rends pas compte de ce que tu me demandes encore, avec tout ce que je fais pour toi, je suis déjà épuisé, je vais finir au bout du rouleau. »
Ce système de reproche dans le couple est basé sur la non-remise en question de nous-même.
Ces formulations, qui pour la plupart d’entre nous avons déjà utilisé, accuse notre partenaire et le met en cause dans notre insatisfaction.
Nous utilisons inconsciemment le reproche dans le couple régulièrement aussi bien dans un sens que dans l’autre.
Ensuite, nous ne comprenons pas pourquoi l’autre ne change pas, malgré nos messages souvent piquants et blessants, mais que nous croyons bons pour l’autre.
Nous ne comprenons pas pourquoi les tensions et les conflits sont de plus en plus présents dans notre vie de couple.
En fait, ce système de communication se perpétue par des réactions en chaîne, plus ou moins inconscientes.
Alors, pourquoi nous participons encore à ce système s’il ne nous convient pas ?
Parce que nous y trouvons un bénéfice, une certaine zone de confort et de sécurité dans ce système bien connu, nous empêchant de nous diriger vers le changement encore inconnu, suscitant en nous certaines craintes et peurs.
Et si nous décidions de nous diriger vers un système de communication plus respectueux de chacun, dans une bienveillance relationnelle :
- Comme la communication CNV
On en arrive à une incompréhension dans certains couples et à un cercle vicieux qui termine par plus aucun effort des deux côtés, des réservoirs émotionnels vides et une rupture inévitable.
Dans certains cas, il est possible de sauver la relation en réapprenant à se parler, à s’écouter dans le langage d’amour qui parle le plus à votre partenaire.